Description
1950 : sans complexe malgré ses petites roues, le scooter, benjamin de la famille promis à un bel avenir, vient piétiner les traces des grands pneus de son aînée, la moto. La moto : un engin viril, macho même, que seuls les hommes tentent dapprivoiser, les ongles noirs, les mains grasses de retendre les chaînes et de régler allumage et carburation, harnachés, bottés et casqués tandis que la passagère, un rien crispée, trône sur le tan-sad surélevé. Sous ses carénages, le scooter fait oublier sa mécanique et, coquin, son phare planté sur le guidon fait de lil aux filles : en veste de daim et jupe plissée, bien protégée par le tablier, mademoiselle peut affirmer son indépendance cependant que les Roméo du dimanche mocassins et duffle-coat emmènent leurs Juliette pour des balades pas forcément innocentes. » Petite auto à deux roues « , affirment les constructeurs, le scooter fait patienter les jeunes couples qui lorgnent du côté de la 2 CV ou de la 4 CV ; il les emmène camper sur la Côte dAzur alors que des esprits aventureux se découvrent des âmes dexplorateurs, réalisant dincroyables expéditions à travers le monde sur leurs scooters surchargés. Ce que voyant, la moto essaie de réagir : elle saffuble de carters, de carénages, de couleurs plus pimpantes, sans grand résultat. Né en même temps que le scooter, le cyclomoteur se glisse dans son ombre en se dotant parfois dun tablier, de suspensions, dune selle confortable : il devient alors cyclo-scooter ; nhésitant pas à poser sa béquille parmi les vrais scooters, son budget modeste et labsence de contraintes administratives lui valent de bons petits succès. Accordons-lui la place quil mérite et mêlons scooters et cyclos-scooters, braves et fidèles serviteurs, certes, mais aussi et surtout synonymes de jeunesse, de liberté et de plaisir.
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